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APPAREIL RESPIRATOIRE

 

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COLLAPSUS TRACHÉAL

Le collapsus trachéal est une maladie dégénérative progressive, diagnostiquée couramment chez les chiens de petite taille et de race naine (Yorkshire, Loulou de Poméranie, Caniche (et plus rarement chez les chiens de grande race). Cette condition est souvent le résultat d’un cartilage hypocellulaire, avec un contenu en glycosaminoglycane et calcium diminué, entrainant un affaiblissement des cartilages trachéaux. Cette anomalie peut également être associée à une laxité de la membrane trachéale dorsale. Une obstruction plus ou moins sévère de la lumière trachéale est alors observée, provoquant une toux et potentiellement une dyspnée sévère. Le collapsus peut être focal ou diffus, et peut évoluer jusqu’à atteindre les bronches et les bronchioles.

Les animaux souffrant de collapsus trachéal présentent des signes allant de la classique toux sèche, intermittente, à une détresse respiratoire sévère secondaire à une obstruction dynamique des voies aériennes. Ces signes sont aggravés par un temps chaud, un effort, une excitation.

Le diagnostic est d’abord envisagé par la présentation et les commémoratifs. Une toux peut être généralement déclenchée par la palpation de la trachée lors de l’examen clinique. Des examens d’imagerie s’imposent pour évaluer le collapsus et définitivement établir le diagnostic.

Des radiographies du thorax et de la région cervicale permettent d’évaluer l’étendue du collapsus qui peut être cervical, thoracique ou une combinaison des deux. La radiographie devra être prise en fin d’inspiration et de manière optimale complétée par une radiographie en expiration afin d’évaluer au mieux ce phénomène dynamique. Une endoscopie des voies respiratoires permettre de d’établir le grade du collapsus trachéal (grade 1 à 4), et d’observer si un collapsus des broches principales est présent.

La prise en charge du patient est tout d’abord médicale. Un traitement à base d’anti-inflammatoires stéroidiens, d’antitussifs, de sédatifs et de bronchodilatateurs doit être mis en place avec parfois un traitement anti-infectieux. Le traitement médical et hygiénique peut être efficace et entraîner la disparition des signes cliniques jusque dans 71% des cas. Ce traitement doit être associé à une perte de poids, une diminution de l’exercice, de l’exposition à la chaleur, et au remplacement du collier par un harnais. Il est également recommandé de limiter l’exposition à certains allergènes et à la fumée de cigarettes.

Un traitement chirurgical sera envisagé lorsque le traitement médical n’est pas efficace. Deux techniques chirurgicales sont désormais reconnues dans le traitement du collapsus trachéal : les anneaux extra-trachéaux et le stent trachéal endoluminal. Ces deux techniques apportent une amélioration des signes cliniques dans 75 à 90% des cas rapportés.

La sélection de la technique dépendra de l’étendue, de la localisation et du grade du collapsus, ainsi que de l’âge et de la condition du patient.

Les résultats postopératoires sont satisfaisants dans la majorité des cas. Si une toux est présente avant l’intervention, il faut s ‘attendre à ce que celle-ci persiste malgré la mise en place d’anneaux ou d’un stent trachéal car elle est due au collapsus des voies aériennes secondaires. Le but premier des ces interventions est de limiter le risque de détresse respiratoire et d’améliorer le confort de vie des patients.

Certaines complications majeures, rares, peuvent être associées à ces techniques, comme un décès lors de la période postopératoire précoce, une fracture du stent ou une paralysie laryngée.

H

HERNIE DIAPHRAGMATIQUE 

Le diaphragme est le muscle qui sépare la cavité abdominale et son contenu de la poitrine. Une hernie est une rupture de ce muscle, ce qui provoque un déplacement des organes abdominaux dans la cavité thoracique. Les hernies diaphragmatiques peuvent être congénitales ou acquises. Les hernies acquises sont les conséquences d’un traumatisme. Celui-ci est très variable.

Signes cliniques
La hernie peut-être découverte dans les heures qui suivent un accident, ou plusieurs années après. La plupart des signes apparaissent lorsque les organes déplacés dans la poitrine compriment les poumons ou quand la production de liquide qui en résulte gène l’expansion des poumons à l’inspiration. A peu près 40% des animaux avec une hernie diaphragmatique ont de la difficulté à respirer.

Si le traumatisme est sévère l’animal peut être en état de choc, présenter des lésions associées (côtes cassées, hémorragie interne,…). Rarement l’animal peut montrer un ictère ou présenter une dilatation de l’estomac, avec l’estomac dans la poitrine et comprimant les poumons.

Diagnostic
L’auscultation du thorax peut permettre une suspicion.

Des radiographies démontrent souvent une perte du contour du diaphragme, la présence d’organes ou de liquide dans la poitrine, et un nombre d’organes diminué dans l’abdomen.

Parfois on peut injecter un peu de liquide de contraste dans l’abdomen et voir peu après si ce liquide se retrouve dans le thorax. Parfois aussi on peut donner du baryum par la bouche pour voir si l’estomac ou l’intestin ne s’est pas déplacé dans le thorax.

L’échographie devient très utile en cas de liquide dans le thorax.

Dans de rare cas on peut avoir besoin d’une imagerie scanner.

Traitement
Seule la chirurgie peut corriger une hernie diaphragmatique. Le but est de replacer les organes abdominaux dans leur cavité, d’inspecter le thorax et de réparer la déchirure du diaphragme.

En général on opère par un abord abdominal. Rarement on peut avoir besoin de couper partiellement le sternum pour agrandir l’exposition.

Un drain thoracique est en général mis en place à la fin de la chirurgie pour enlever l’air et le sang résiduel.

Les complications sont assez rares et le pronostic est en général bon.

P

PARALYSIE LARYNGÉE

Description
La paralysie laryngée est une ouverture inadéquate du larynx dûe à la faiblesse ou à la paralysie des cordes vocales. La gravité de la maladie est très variable. Elle est rarement héréditaire, et en général acquise. La plupart des chiens affectés sont de grandes races. Ils ont en général 9 ans ou plus, et les mâles sont deux fois plus affectés que les femelles. L’affection est rare chez le chat.

Causes
La forme congénitale, héréditaire est rencontrée chez de jeunes chiens, moins de 1 an. On la rencontre surtout chez le Bouvier des Flandres, le Bull Terrier, Le Siberian Husky, et le Dalmatien.
La forme acquise est de cause inconnue.
Dans ces cas là, il est possible que le muscle responsable de l’ouverture du larynx soit malade, ou qu’un problème existe sur le nerf qui stimule ce muscle. Le muscle peut s’affaiblir, ou s’atrophier. Une lésion du nerf peut-être dûe à un cancer dans la région de la gorge, une plaie pénétrante, ou acquise pendant une chirurgie. Parfois une Hypothyroïdie est présente chez le chien affecté.

Signes Cliniques
Les signes habituels sont un changement de voix, une intolérance à l’exercice, une respiration bruyante, et un halètement. La respiration du chien est râpeuse, enrouée, particulièrement en expiration. Il peut il y avoir de la toux, des sortes de hoquet, des vomissements. Agitation et anxiété peuvent être notés.
Parfois aucun signe n’est noté au repos, mais les signes apparaissent à l’exercice, lors d’excitation, ou par exposition à la chaleur. La vitesse de la respiration augmente très rapidement, et la température corporelle peut aussi augmenter. Le chien peut s’écrouler, et les muqueuses devenir bleues (cyanose) si le chien manque d’oxygène.

Diagnostic
Après suspicion par les signes cliniques, le diagnostic définitif est établi par visualisation des cartilages de la gorge. Ils sont supposés s’écarter lors de l’inspiration. Un mouvement absent ou atténué est diagnostique. Souvent les cordes vocales tombent dans l’ouverture du larynx durant l’inspiration, au lieu de s’écarter.

 

PNEUMOTHORAX

Un pneumothorax correspond à l’accumulation d’air dans l’espace pleural, c’est à dire l’espace situé entre les poumons et la paroi thoracique. Lorsque l’air s’accumule dans la poitrine les poumons collabent et leur capacité à extraire l’oxygène est compromise. Une forme sévère, mettant la vie en jeu est nommée pneumothorax de tension ; elle peut apparaître lorsqu’une grande quantité d’air s’accumule dans la cavité fermée de la poitrine.

 Causes
Un pneumothorax peut se former spontanément en raison de maladie sous jacente, ou peu apparaître après un accident. Un traumatisme causé par un véhicule, une chute de haut, ou tout autre forme de choc non pénétrant peut en causer un. Des plaies pénétrantes, par exemple par balles ou morsures, permettent à l’air atmosphérique d’entrer dans la poitrine. L’air peut aussi venir à la suite d’une rupture de l’œsophage.

Certaines maladies pulmonaires, telles que les bulles d’emphysème, les infections ou les abcès, la filariose cardiaque, et certains types de parasites pulmonaires peuvent permettre à l’air de s’échapper dans l’espace pleural. Certaines procédures utilisées pour faire un diagnostic peuvent céer un pneumothorax par inadvertance : utilisation d’un aiguille pour obtenir un prélèvement, problème avec une ventilation mécanique, ou lors de certaines procédures chirurgicales de la poitrine, de la colonne vertébrale ou de la poitrine.

Signes cliniques
Respiration rapide, superficielle, et baisse d’activité sont les signes communs. Si le pneumothorax devient sévère (surtout en cas de pneumothorax de tension) une détresse respiratoire se développe, avec une respiration à bouche ouverte, une station debout avec les coudes écartés, la tête allongée, et une cyanose (gencives bleues) en raison du manque d’oxygène (ou des gencives blanches en cas de choc).

Diagnostic
Parfois des signes de traumatismes sont évidents (lacérations, fractures et craquements d’une collection d’air sous la peau…). A l’examen clinique les bruits pulmonaires peuvent être réduits dans la partie supérieure du thorax, les bruits cardiaques assourdis.

La présence d’air peut être confirmée par des radiographies, ainsi éventuellement que des fractures de côtes, des contusions pulmonaires, des corps étrangers oesophagiens, hernies diaphragmatiques ou abcès pulmonaires, des tumeurs ou des bulles d’emphysèmes. Des tests supplémentaires peuvent être recommandés pour trouver la cause.

Traitement
Le traitement consiste initialement à enlever l’air de la poitrine pour soulager les problèmes respiratoires et à traiter les autres atteintes. L’air peut-être enlevé par ponction avec aiguille et seringue. Si l’air continue à s’accumuler un drain thoracique peut-être mis en place d’un coté ou des deux cotés. Celui-ci peut-êter relié à un système d’aspiration. En addition on peut administrer de l’oxygène, des fluides intraveineux et des médications contre le choc et la douleur.

Une fois l’animal stabilisé et la cause identifiée, le traitement est destiné spécifiquement au problème. Par exemple une plaie ouverte sera couverte stérilement, l’air retiré, puis la plaie fermée lorsque l’animal est stabilisé.

Suivi
La surveillance est en général nécessaire pour quelques jours. Les drains restent en place jusqu’à l’arrêt de toute accumulation d’air. Les radiographies sont répétées.

S

SYNDROME RESPIRATOIRE DES BRACHYCÉPHALES

Ce syndrome apparaît lorsque des anomalies congénitales et acquises d’une ou plusieurs structures de l’appareil respiratoire supérieur résultent en obstruction partielle des voies aériennes.

L’obstruction vient d’une ou plusieurs causes :

• Petite ouverture des narines (sténose des narines)
• Allongement du Voile du Palais
• Éversion ou prolapsus des saccules laryngés dans la trachée
• Trachée sous développée, rétrécie (Bouledogue anglais)
• Excès de tissus (muqueuses) dans la gorge obstruant le passage de l’air
• Parfois amygdales enflammées

Signes Cliniques
La respiration est affectée, un bruit augmenté est entendu surtout à l’inspiration. De nombreux chiens toussent et/ou vomissent. Le halètement est habituel, ainsi que des ronflements au repos ou durant le sommeil.

Certains chiens ont un tel problème que leur langue et gencives deviennent bleues et que leur température devient trop élevée. La pratique d’un exercice peut causer une syncope.

Diagnostic
La présence des signes cliniques chez un chien à face courte est évocatrice.

La vérification nécessite un examen sous anesthésie.

Des radiographies de la poitrine permettent de détecter des problèmes associés (trachée, poumons, hernie hiatale).

En raison de l’état d’anoxie chronique (manque d’oxygène) une insuffisance cardiaque peut s’installer. Une échocardiographie est nécessaire pour déterminer l’état cardiaque.

Traitement
Tranquillisation, oxygène, lutte contre l’élévation de température peuvent être nécessaire en cas de crise asphyxique. Et parfois même une trachéotomie temporaire.

Amaigrissement, limitation d’exercice, vie sans excitation ou exposition à la chaleur sont nécessaire.

La chirurgie correctrice évite aussi une aggravation de la situation qui se traduit par des changements secondaires tels que le collapsus du larynx. Chez certains chiens des problèmes au niveau de l’œsophage peuvent aussi nécessiter un traitement.

L’élargissement des narines, le raccourcissement du voile du palais, la correction des changements secondaires au niveau du larynx doivent être faits idéalement chez des animaux jeunes (<1 an et demi) pour avoir un meilleur résultat et prévenir une crise catastrophique.

Dans les cas où un collapsus du larynx existe une trachéotomie permanente est indiquée.

Suivi
La surveillance post-opératoire est nécessaire à cause du risque en cas de vomissement.